Comment ça marche ?

L’encapsulation : L’histoire des poupées russes ou de La Poste

Le modèle en couche

Démarrons de la couche 4 si vous le voulez bien. Cette couche nous le verrons plus tard s’occupe de structurer des segments de message à émettre à une autre extrémité. Elle va transmettre ce segment à la couche 3 (dite couche RESEAU), qui aura en charge de placer tout ou partie du segment dans un paquet. Ce paquet sera émis sur le réseau, et acheminé ainsi à l’autre extrémité. Autrement dit je mets un segment dans un paquet.

Ce qui est vrai entre la couche 4 et la couche 3 est, pour ainsi dire, vrai entre toutes les couches adjacentes. Ainsi la donnée émise par l’application sera, tour à tour, enrobée par chaque couche, au fur à mesure de sa descente dans le modèle OSI : c’est l’encapsulation.

Pour comprendre mieux le phénoméne, imaginez que vous ayez à émettre un paquet contenant des chèques cadeaux à un groupe de personne par la poste. Ce paquet contient des enveloppes pour 4 personnes travaillant toutes au même endroit. Ces enveloppes contiennent chacune un chèque cadeau, une enveloppe par personne. Pour réaliser cet envoi, vous procéder de la manière suivante :

  • Encapsulation

    Vous commencer par prendre un chèque cadeau, que vous glissez dans une enveloppe.

  • Vous incrivez le nom de la personne destinataire. Vous répétez l’opération pour les 4 chèques et enveloppes.
  • Vous allez ensuite demander à votre service courrier de placer les quatres enveloppes dans un même paquet, en précisant l’adresse de destination du paquet.
  • Le service courrier va placer les quatres enveloppes dans le paquet, et attendre le passage du facteur.
  • Le facteur prendra le paquet et l’emmènera au centre de tri (sans passer par le bureau de poste, parce que ça m’arrange !), en veillant à ne pas perdre, ni détériorer le paquet. Pour cela, il l’aura placé pendant le trajet dans une boîte hermétique (et pourquoi pas ?).
  • Au centre de tri on sort le paquet de la boîte, on examine l’adresse, et on le replace dans une boîte à destination de l’adresse requise, ou d’un centre de tri le plus proche.
  • Et ainsi de suite, jusqu’à livraison du paquet …

Le modèle OSI utilise exactement ce principe, j’emballe le chèque dans une enveloppe (j’encapsule le message dans un segment), j’emballe les enveloppes dans un paquet (j’encapsule les enveloppes dans un paquet), etc…

Au final dans la voiture du facteur, il y a une boîte, dans la boîte, un paquet, dans le paquet, quatres enveloppes, dans l’enveloppe un chèque cadeau … (Devinez, quoi qui n’y a dans le petit bois derrière chez moi !). Les poupées russes quoi !!

C’est le principe d’encapsulation.

Encapsulation : Est-ce spécifique à OSI ?

Pas du tout ! En fait on fait constamment de l’encapsulation protocolaire, sans pour autant que ce soit spécifique à OSI.

Prenons le cas de l’environnement TCP/IP. Sur l’image ci-contre vous avez une représentation simplifiée du stack TCP/IP (Stack = Pile = Empilement = Couches).

Le stack TCP – IP

Lorsque vous faites un transfert de fichier par FTP, votre fichier est placé dans des messages FTP, eux-mêmes inclus dans des segments TCP, eux-mêmes placés dans des paquets IP, qui sont très probablement mis dans des trames PPP ou HDLC !! Ca c’est bien de l’encapsulation non ? Et pourtant …

Sachez que TCP/IP n’est pas normalisé ISO, donc encore moins OSI (Elle est claire la différence entre ISO et OSI ?). En téléinformatique tout fonctionne par encapsulation, alors qu’en informatique on fonctionne plutôt en conversion. Il existe énormément d’environnements non normalisés ISO (ou OSI), TCP/IP, Novell/IPX, AppleTalk, SNA, Digital Phase IV (DEC). Cependant, vous pouvez dire que IP de TCP/IP, IPX de Novell, PC de SNA, DRP de DSA sont des protocoles de niveau 3 OSI !! Un puriste vous sautera à la gorge. Quelqu’un de plus tolérant comprendra par là, que ces protocoles ont en charge des fonctions de routage des données dans le réseau. A ce titre on peut attendre de leur part des fonctions d’adressage virtuel, de segmentation, de priorisation, de séquencement, etc …

Commencez vous à comprendre l’utilité du modèle OSI ? Lorsque vous le connaîtrez vous pourrez plus facilement situer les protocoles et leur fonctions.

Nous reviendrons sur l’encapsulation lorsque nous étudierons la circulation verticale des données dans l’environnement OSI.

Conclusion intermédiaire

Ce chapitre avait pour but de vous présenter la manière dont on peut faire transiter des données à travers un empilement protocolaire. Ces empilements sont très nombreux et souvent assez différents dans le rôle ou les services rendus par chaque protocole (ou couche). Il n’en reste pas moins que les mécanismes d’encapsulation sont similaires. Vous avez donc une idée maintenant du : Comment ça marche ?

Il serait maintenant temps d’enfin regarder de plus près le contenu de ce fameux modèle. Répondons plus précisément au : Qu’est-ce que c’est ?

Nous aurons l’occasion ensuite de revenir encore et encore au : Comment ça marche ?

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